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Photo du rédacteurJp Leroux

Miyajima, Himeji et Hiroshima, trois destins ⛩️🏯🕊️

Myajima et son Torii, situé à 1h de train local depuis Hiroshima, inclus dans le JR Pass (dont les 10mn de ferry pour accéder à l'île).

L'île d'Itsukushima est considérée, dans la religion shintoïste, comme une île sacrée. Il n'y a ainsi ni maternité ni cimetière sur l'île, car son statut interdit que l'on y naisse ou que l'on y meure. De la même façon, il est interdit d'y abattre des arbres. L'île est donc couverte d'une forêt relativement luxuriante.

De nombreux lieux saints sont construits sur l'île, tel que le sanctuaire d'Itsukushima, avec son célèbre torii. Il est l'une des « trois vues les plus célèbres du Japon » (avec Amanohashidate et Matsushima). Le sanctuaire d'Itsukushima construit en 593 est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996. On l'appelle aussi « la porte du Japon ». Le torii, qui semble flotter à marée haute, n'est accessible depuis le rivage qu'à marée basse.

Le sanctuaire est doté d'un torii depuis 1168, bien que l'actuel ne date que de 1875. Il mesure 16 mètres de hauteur et possède quatre montants afin de lui donner plus de stabilité. Pour qu'il ne pourrisse pas avec l'eau de mer, on pratique le sugekae, technique qui consiste à seulement changer tous les cent ans les parties immergées.


Environ cinq cents cerfs shika déambulent en liberté sur l'île, jumelée avec le Mont-Saint-Michel depuis le 16 mai 2009.

A noter aussi, prendre le téléphérique de l'île qui offre de superbes vues sur la baie d'Hiroshima.


Le château d'Himeji, accessible depuis Osaka en 30mn en Shinkansen ou depuis Hiroshima en 1h, inclus dans le JR Pass.

C'est l'un des plus anciens bâtiments du Japon médiéval. Désigné comme trésor national du Japon et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est l'un des douze derniers châteaux japonais dont le tenshu (donjon) en bois est encore authentique (les autres châteaux ont été reconstruits après l'époque féodale, souvent dans les années 1960-1970). Il est aussi connu sous les surnoms de « Hakuro-jō » ou « Shirasagi-jō » (château du Héron blanc ou de l'aigrette blanche) en raison de sa couleur blanche.

Le château de Himeji apparaît souvent à la télévision japonaise. La raison en est simple, lorsque le tournage d'une fiction historique doit avoir lieu (Abarenbō Shōgun (en) par exemple), les producteurs se tournent naturellement vers ce château qui est le seul du Japon à être aussi bien conservé (donjon et murailles). C'est également le lieu où ont été tournées certaines scènes extérieures de Ran et de Kagemusha (deux célèbres films d'Akira Kurosawa), ainsi que pour la série télévisée américano-japonaise Shôgun. Le château apparaît aussi dans le film de James Bond On ne vit que deux fois (1967).

En 1580, Toyotomi Hideyoshi prit le contrôle du château et, suivant les conseils de Kuroda Yoshitaka, construisit une tour de trois étages : l'actuel donjon.

À la suite de la bataille de Sekigahara en 1600 (considérée comme étant la dernière grande bataille entre samouraïs), Ieyasu Tokugawa accorda le château de Himeji à Ikeda Terumasa, son gendre.

Himeji fut l'un des derniers repaires des tozama daimyo à la fin de la période Edo. En 1868, le nouveau gouvernement japonais envoya l'armée Okayama, sous le commandement du descendant d'Ikeda Terumasa, pour déloger ses derniers occupants.


Himeji a été bombardé en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien qu'une école à proximité ait été totalement détruite par les flammes, le château a survécu, presque entièrement intact, à l'exception de quelques impacts.

De grands travaux de rénovation ont été effectués d'avril 2010 à mars 2015. Nous avons donc eu la chance de pouvoir le visiter dans des conditions parfaites.



Nous sommes restés 5 nuits à Hiroshima, ce qui nous a permis de visiter tranquillement la ville et de rayonner autour vers Myajima et Himeji.

Hiroshima fut fondée en 1589 sur la côte nord de la mer intérieure de Seto par le seigneur féodal Terumoto Mōri. Celui-ci construisit le château d'Hiroshima sur la plus grande des îles que forment les bras de la rivière Ōta, d'où le nom de la ville. Hiroshima devint un centre urbain d'importance durant l'ère Meiji. En 1910, sa population était de 143 000 habitants, au recensement de 1940, elle atteignait 344 000 habitants.


Pendant la première guerre sino-japonaise, Hiroshima devint l'une des principales bases logistiques de l'armée impériale japonaise.


Lors de la Seconde Guerre mondiale, Hiroshima était un centre stratégique assurant la défense terrestre de tout le sud du Japon, ainsi qu'un centre industriel de première importance. Juste en face du port de la ville, sur l'île d'Okunoshima, était établie une usine de fabrication de gaz toxique affiliée au réseau d'unités de recherche de Shiro Ishii. Avec l'expansion de l'empire, différents types d'armes chimiques y furent produites comme le gaz moutarde, le lewisite et le cyanure. Ces gaz étaient notamment utilisés contre les soldats et les civils chinois ainsi que dans les expérimentations sur des humains par les unités de Shiro Ishii.


Le 6 août 1945 à 2 h 45 (heure locale), le bombardier B-29 piloté par Paul Tibbets, baptisé Enola Gay du nom de sa mère, décolle de la base de Tinian, avec à son bord une bombe atomique à l'uranium 235 d'une puissance de 15 kilotonnes, surnommée Little Boy. L'équipage est composé de douze hommes, dont quatre scientifiques. Deux autres B-29 l'escortent, emportant les instruments scientifiques destinés à l'analyse de l'explosion.


À 7 h 9, l'alarme aérienne est déclenchée à Hiroshima ; un avion isolé est repéré. Il s'agit du B-29 d'observation météorologique Straight Flush. Au même moment, deux autres appareils survolent Kokura et Nagasaki pour une mission de reconnaissance identique. Les conditions météorologiques sont très bonnes au-dessus d'Hiroshima ; la ville est choisie comme cible. Au sol, l'alerte aérienne est levée à 7 h 30. La ville a été peu bombardée pendant la guerre et les habitants ont l'habitude de voir les bombardiers américains survoler leur ville pour se rendre plus au nord. Selon le musée national de la ville d'Hiroshima, la ville aurait été sciemment épargnée par les Américains lors des bombardements conventionnels pour éviter tout dommage préalable, afin de mieux évaluer les effets de la bombe atomique.


La bombe, portant des quolibets signés à l'adresse des Japonais, est armée en vol et larguée à 8 h 15, à près de 9 000 mètres au-dessus de la ville. À 8 h 16 min 2 s heure locale, après 43 secondes de chute libre, la bombe explose à 587 mètres du sol, à la verticale de l'hôpital Shima, situé au cœur de l'agglomération.

L'explosion, équivalant à celle de 15 000 tonnes de TNT, rase instantanément la ville. Sur les 90 000 bâtiments de la ville, 62 000 sont totalement détruits. Il ne resta aucune trace des habitants situés à moins de 500 mètres du lieu de l'explosion. Dans les secondes qui suivent l'explosion, 75 000 personnes sont tuées. Dans les semaines qui suivent, 50 000 personnes meurent à leur tour, soit environ 125 000 victimes en trois mois. Le décompte du nombre total de morts reste imprécis ; il est de l'ordre de 250 000. Au retour, les aviateurs voient pendant 500 kilomètres le champignon qui, en deux minutes, a atteint 10 000 mètres d'altitude. L’Enola Gay atterrit six heures plus tard à Tinian. Son équipage est aussitôt décoré.

La ville de Hiroshima fut entièrement reconstruite après la guerre. Elle fut proclamée « Cité de la Paix » par le parlement japonais en 1949.


En guise de témoignage, les ruines du dôme de Genbaku, l'un des rares bâtiments à ne pas avoir été entièrement détruits par l'explosion, furent conservées.

La reconstruction de la ville intègre un musée de la Paix, dont les bâtiments ont été conçus par l'architecte Kenzō Tange.

Chaque année, le 6 août, une cérémonie commémorative est organisée dans le parc du Mémorial de la Paix, commençant à 8h00 (avec notamment une minute de silence à 8h15).

Ce parc abrite de nombreux monuments à la mémoire des victimes de la bombe. Le cénotaphe contient le nom de toutes les victimes connues de la bombe ; une flamme de la paix y brûle, destinée à rester allumée tant que des armes nucléaires existeront.

Nous avons pu participer à cette cérémonie dont voici quelques images, avec la participation du Premier Ministre japonais et du Gouverneur d'Hiroshima.


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